Transmettre est un art qui demande un savant équilibre entre offrir du contenu et s’assurer de l’assimilation de ce dernier par les apprenants. Découvrez 7 clefs pour gagner en efficacité pédagogique et partager avec grâce, passion et humilité vos connaissances.
SOMMAIRE
- Retrouver le plaisir d’apprendre
- Diversifier les modes de transmission
- Vérifier la capacité d’assimilation des apprenants
- Responsabiliser sans lâcher les personnes, être une ressource
- Accompagner, rentrer dans un espace de non-jugement et d’adaptation
- Descendre du trône du savoir, chercher l’horizontalité
- Donner du temps au temps
1. Retrouver le plaisir d’apprendre
Apprendre peut générer du stress : la sensation de ne pas comprendre assez vite, de mal mémoriser, de ne pas savoir bien faire. Pratiquement tout le monde a pu avoir des expériences négatives avec un professeur, une note injuste, des formations ennuyantes ou tout simplement ressentir la peur d’échouer. Adultes, nous portons les traces de ces mémoires d’apprentissages. Les formateurs qui réalisent cela et font tout pour désactiver avec bienveillance les peurs et/ou réticences liées au fait de se former savent plus facilement transmettre.
L’un des rôles du formateurs est donc de créer un espace d’émerveillement autour des nouvelles compétences à acquérir. Apprendre est délicieux, c’est une façon de se réinventer, de découvrir des espaces inexplorés. Celui qui transmet avec simplicité et joie va permettre à l’apprenant de se relier en confiance avec l’envie de savoir plus.
2. Diversifier les modes de transmission
La diversité des formats d’enseignements influence beaucoup la qualité des formations. L’imaginaire est trop souvent sous-évalué par exemple. Pour apprendre, il est nécessaire de se projeter dans un espace nouveau. Concrètement, l’utilisation de métaphores, d’outils créatifs (dessins, art, jeux) ou encore la pratique d’un exercice de visualisation peut permettre à un apprenant de voir les choses autrement et donc de changer de comportement. L’enseignement peut aussi être non verbal, faire appel à l’intelligence collective, la réflexion profonde (réfléchir à un sujet sur quelques jours voire quelques mois).
3. vérifier la capacité d’assimilation des apprenants
La responsabilité du formateur est de s’assurer des acquis des personnes, mais aussi et surtout du niveau de confort des apprenants lors de la transmission. Vous pouvez transmettre l’équivalent de trente ouvrages à une personne mais si elle s’écroule sous le poids des connaissances, l’équilibre n’est pas juste. Transmettre c’est donner du potentiel aux apprenants. Il s’agit de les mettre en confiance avec les nouveaux apprentissages, leur donner la capacité à en faire quelque chose rapidement. L’assimilation est un concept qui repose notamment sur les qualités d’observation du formateur : les apprenants sont-ils à l’aise avec les nouvelles informations ? Peuvent-ils poser des questions, reformuler librement durant les formations ce qu’ils retiennent et ce qu’ils pensent de ce qu’ils intègrent ?
4. Responsabiliser sans lâcher les personnes, être une ressource
Mettre en pratique les apprentissages est plus facile quand le formateur accompagne les apprenants dans cette étape. Il ne s’agit pas de donner un contenu, un énoncé d’exercice puis de laisser faire les autres mais bien de rester présent durant ce processus. Les apprenants portent les nouvelles connaissances et il est important de les encourager à les traduire en comportements en restant disponible pour leurs questions et en proposant des échanges informels où l’empathie est reine.
5. Accompagner, rentrer dans un espace de non-jugement et d’adaptation
Le formateur ne connait pas le vécu, les connaissances ni les interprétations possibles des apprenants. Il a donc besoin de distiller son contenu de façon progressive en étant attentif à ce qui émerge dans le groupe : l’intérêt ou non, le questionnement, l’énergie… Si « la mayonnaise ne prend pas », ce n’est ni la faute du formateur ou des apprenants ; c’est l’indication que la synergie entre différents vécus doit-être réajustée. Transmettre c’est prendre le risque de créer un bouleversement parfois nécessaire pour qu’une personne change de comportement. Chaque individu est un mystère à accueillir et c’est un cadeau pour le formateur d’observer comment chacun réagit à ce qu’il offre. Le formateur gagne en expérience. Cela est encore plus vrai dans les formations en développement personnel et leadership où les émotions jouent un rôle important dans la transformation d’une personne. Ce type de formation nécessite un cadre rassurant, un espace pour faire émerger les réactions et un temps pour que le formateur et le groupe s’ajustent avec harmonie dans le but de créer un bond de connaissance.
6. Descendre du trône du savoir, chercher l’horizontalité
La formation est parfois inconsciemment assimilée à l’éducation et il est fréquent que les apprenants transfèrent sur le formateur des schémas parentaux. Créer les conditions d’apprentissage c’est donc avant tout poser un cadre où chaque personne à sa place. Le formateur n’est pas au-dessus des autres, il a juste des responsabilités différentes. Verbaliser les responsabilités de chacun dans la formation (être ouvert pour les apprenants et donner les moyens de réussir pour le formateur par exemple) permet de créer une synergie saine et nécessaire pour l’apprentissage.
7. donner du temps au temps
Les formateurs savent qu’évoluer prend du temps et qu’il est juste d’honorer cette temporalité. Il ne faut pas chercher à faire éclore une fleur plus vite que ce qui est possible. Aider l’autre à grandir doucement c’est aussi lui faire le cadeau d’expérimenter différentes sources de connaissances. Un formateur peut semer une graine de conscience qui va être arrosée par des livres, des expériences, d’autres formations et l’apprenant suit un chemin qui n’est pas rectiligne. Il a donc besoin de plusieurs formes d’apprentissages et d’années pour se transformer. Cette notion est clef pour les responsables des ressources humaines qui imaginent les parcours de développement des talents dans un monde où l’accès à l’information est immédiat. C’est la grande différence entre détenir une information et en faire quelque chose de grand.
Le formateur a encore de magnifiques perspectives devant lui pour faire grandir les apprenants. La technologie, très mise en avant dans les formations et les discussions autour des parcours pédagogiques, ne représente en réalité qu’une part infime de ce qui est essentiel : apprendre délicatement avec le cœur.
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