Laissez vous embarquer avec nous et partons à la rencontre des pratiques formation dans les autres pays du monde.

Comment se passe la formation professionnelle chez nos voisins ? qui finance ? pourquoi ?

Let’s go !

Première escale : l’Europe

Ahh, pasteis de nata, pita grecque, frites belges, burrata Italiennes, et autres spécialités culinaires de nos petits voisins européens ! je sens que vos papilles se réveillent, et que votre cœur est en émoi. Mais au-delà des spécialités nationales, que savez-vous des (bonnes ?) pratiques formations chez nos confrères ?

Bon à savoir 💡 : Depuis 2005, les entreprises européennes s’impliquent de plus en plus dans la formation. Entre 2005 et 2015, on est passé de 60% des entreprises Européennes qui envoyaient des collaborateurs en formation, à 73%.

Vous avez du budget 💰 ?

Aujourd’hui, et dans la plupart des pays Européens, c’est l’entreprise qui doit fournir l’effort financier de formation.

Mais dans la quasi-totalité des cas, l’entreprise finance la formation, que ce soit de manière directe, ou via des systèmes de fonds mutualisés. Même si les modalités sont parfois différentes.

1. 100% financement entreprise : Allemagne, Royaume-Unis, Norvège, Portugal

Dans les pays où la formation professionnelle est peu régulée, elle est souvent financée en grande partie par l’entreprise…et les salariés. Et même s’il existe parfois des aides publiques, elles sont très limitées. Ces pays sont très orientés « learning by doing »

2. Système mutualisé : France, Espagne, Danemark, Belgique

Dans ce cas de figure, les partenaires sociaux et l’Etat jouent un rôle prépondérant. En Espagne et en Belgique, les entreprises versent des contributions obligatoires et peuvent ensuite récupérer des frais de formation (comme chez nous avant la réforme de 2014). Ces 3 pays sont les seuls pays à financer une part significative de la formation via des fonds mutualisés.

3. Fonds publics 🏦 : Suède, Danemark

Dans ce système, la formation fonctionne plutôt via des formations courtes. Elles sont conçues par les partenaires sociaux au Danemark (AMU) et des « écoles populaires » en Suède.

🏅 Sur le podium de la part des investissements pour les entreprises :

Les entreprises danoises, françaises et belges sont celles qui consacrent la part la plus importante de leur masse salariale à la formation de leurs salariés.

Si on regarde uniquement les frais pédagogiques, le Royaume-Uni, le Danemark et la Norvège arrivent en tête. L’Allemagne, le Portugal et l’Espagne sont en queue de peloton, tout comme la Suède (car c’est l’état qui investit).

Qui se forme ?

Pour mesurer l’accès à la formation professionnelle, on peut étudier « La part des salariés qui se forment dans le cadre de l’entreprise ».

Et là, c’est l’Espagne et la Belgique qui se hissent en tête du classement. Deux pays qui pratiquent une forme d’obligation de formation. La France occupe la 3e marche du podium.

L’Allemagne et le Royaume-Uni ferment la marche, avec un marché de la formation professionnelle fortement dérégulée 🚦. Données à nuancer cependant, puisque la formation professionnelle y est très informelle, et peut donc passer sous le radar des statistiques.

Le Danemark, qui est étrangement un des pays qui investit le plus dans la formation, est celui qui forme le moins ses salariés ! Nul doute que le million de participants à l’AMU (formations métier courtes financées par l’Etat et, dans une moindre mesure, l’entreprise) n’apparaît pas dans la catégorie « formation des salariés ».

💡 On observe en tout cas un lien assez fort de cause à effet : quand la formation n’est pas obligatoire, et qu’elle incombe à l’entreprise, la part des investissements et des salariés formés est la plus faible.
A noter que l’Europe investit aussi, puisqu’elle a mis en place une enveloppe financière pour les 28 États membres, dont il est possible de bénéficier pour se former (Dans le cadre du FSE (Fond Social Européen par exemple))

Comment se forment les salariés ?

1. Vous avez dit Formations internes ?

Aujourd’hui, en moyenne en Europe, 60% des collaborateurs sont formés en interne. Le Portugal et la Scandinavie sont ceux qui ont le plus recours à cette modalité. En revanche, les entreprises françaises forment facilement ailleurs que chez elles, avec seulement 45% de formations en interne.

2. Formations obligatoires : qui s’y colle ?

De ce côté, la France & le Royaume-Uni sont les champions (avec environ 25% du temps de formation consacré aux formations SSE)

3. On en parle du digital ?

Avec l’avènement des formations en ligne, MOOC & co, de nombreux pays se sont emparés de ces nouvelles modalités de formation, très ouvertes. Mais très difficiles à tracer, donc parfois non calculées dans les efforts de formation.

Les USA, modèle de réorientation par excellence 🗽

Ah « The American dream », vous savez l’idée selon laquelle n’importe quelle personne vivant aux États-Unis, par son travail, son courage et sa détermination, peut réussir.

Eh bien cette notion se retrouve complètement dans le système de formation professionnelle Américain. D’une manière générale, la formation professionnelle tout au long de la carrière est très plébiscitée aux Etats-Unis.

Changer de carrière au cours de sa vie est plus que monnaie courante. Et pour cela, pas de mesure coercitive d’« obligation de formation » . Le système est pensé pour être très incitatif.

En termes de financement

Un système d’avantage fiscal permet aux collaborateurs d’être moteurs dans leurs formations : les frais engagés par la personne qui se forme peuvent être déductibles du revenu imposable, ou donner lieu à des crédits d’impôt.
Et même s’il n’existe aucune obligation de dépenses pour les entreprises, celles-ci peuvent financer ou co-financer la formation de leurs collaborateurs, si tant est que le sujet soit en phase avec le projet de l’entreprise : la dépense de formation est alors vue comme un investissement.

Culturellement parlant

La formation est très clairement valorisée dans le cadre de recherche d’emploi : elle est perçue comme un avantage compétitif par les entreprises. Elles apportent donc facilement une aide financière à la reprise d’études en « part time », parfois même en « full time », sur des formations qui sont en cohérence avec leur stratégie.

Mais où se forment les collaborateurs ?

Les « Community College »

Ce sont des structures qui n’existent pas réellement aujourd’hui dans notre écosystème de formation. Ces établissements accueillent beaucoup de professionnels en cours de carrière, à côté d’étudiants qui sortent du lycée. Ils peuvent être publics ou privés, avec généralement des aides publiques. Les universités proposent également des formations continues.

Evidemment, dans un pays aussi vaste et décentralisé que les Etats-Unis, la possibilité de se former à distance est primordiale. Le digital a de fait transformé considérablement l’accès au savoir. Tout le monde n’habite pas à proximité d’un « Community College ». La plupart des universités proposent d’ailleurs aujourd’hui des diplômes en ligne.

Enfin il y a bien sûr de nombreux organismes de formation privés.

Voici 4 facteurs de réussite pour des formations inspirantes. 

Et des idées de pays qui seraient encore dans des systèmes plus figés ?

Au Japon par exemple. Le rapport à la carrière et à la formation est très particulier.

Tout le monde commence au bas de l’échelle. Un collaborateur, qu’il sorte de la meilleure université de Tokyo ou non, débutera comme les autres à un poste de non-manager. Son évolution sera bien plus rapide que les autres, mais pour chaque changement de poste, il devra passer un examen très formel et très sélectif.

Enfin, dans ce genre de système, il existe très peu de possibilités de réorientation. On ne change pas d’entreprise, et la carrière est jouée dès le départ. Et les formations ne sont donc conçues que dans l’optique de servir les intérêts de l’entreprise.

Bilan, c’est qui l’exception ?

Impossible aujourd’hui de vous faire les plus et les moins de chaque option. Mais gardons en tête que les entreprises françaises, initialement parmi les plus formatrices, restent très stables. La loi Avenir professionnel, impulsant de nouvelles pratiques d’entreprises, facilite aussi le maintien des compétences des salariés dans une conjoncture économique pas toujours favorable.

Et notre approche à la Française reste bien une spécificité dans le monde de la formation. Mais ça, on le savait déjà un peu 😊

A très vite 👋 !

Petit mémo

Allemagne : système décentralisé… où l’offre de formation reste très connectée aux besoins de l’entreprise, et le salarié financeur en parti. Surtout, le système allemand se caractérise par l’importance de la formation initiale en alternance, le système dit « dual ».

Royaume-Unis : système aussi décentralisé, peu régulé, et centré sur les besoins de l’entreprise.

Espagne : similaire à l’ancien système français (avec l’obligation de dépense et le rôle des partenaires sociaux), mais avec un fonctionnement beaucoup plus centralisé, plus communautaire et tourné vers le co-investissement entre employeur et salarié.

Portugal : Le code du travail fixe une obligation, pour les entreprises, de fournir au moins 35 heures de formation par an et par collaborateur. La formation peut être délivrée par l’entreprise, un organisme de formation privé, ou le système public de formation professionnelle. Des financements publics existent, sous certaines conditions.

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1 Commentaire

  1. ibtissam

    Très bonne article ravie de le lire.

    Réponse

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