Les exosquelettes dans la pratique du métier

Le cinquième principe de la prévention est de tenir compte de l’évolution de la technique. Nous allons donc nous intéresser à une des évolutions majeures en HSE ces dernières années : les exosquelettes. Source de fantasmes et d’inquiétudes nous allons essayer, à travers ce court article, de démystifier certaines idées reçues.

Avec un exosquelette, Vous allez devenir un super héros !

Malheureusement non, l’exosquelette à un rôle de support physique. Bien qu’il puisse augmenter la force du salarié s’il est ancré sur un point fixe en transmettant les contraintes physiques à l’extérieur, il ne vous permettra pas de soulever plusieurs tonnes à mains nues. En revanche, s’il n’est pas fixé au sol ou sur un point précis, l’exosquelette répartira la charge, ou la transmettra à une autre partie du corps, comme les jambes, permettant ainsi de mieux répartir la charge.


Vous l’aurez compris, le but de l’exosquelette n’est pas d’augmenter l’humain, mais de limiter les efforts physiques, en prévenant ainsi une partie des troubles musculosquelettiques.

Avec un exosquelette, Vous serez invincible ! 

Non ! Comme évoqué précédemment, l’exosquelette va permettre de limiter les efforts physiques et non les éliminer complétement. De plus, les exosquelettes actuels s’attachent principalement à limiter l’effort musculaire.
Mais les facteurs de risque des TMS incluent la répétitivité, les efforts, le travail statique, les postures, les chocs, les facteurs psychosociaux, les caractéristiques de l’individu…


L’exosquelette est donc un outil permettant d’améliorer la santé et la sécurité des travailleurs, mais ce n’est pas le remède miracle qui va faire disparaître le risque. A noter que s’il permet de limiter le risque, l’exosquelette peut en apporter certains, tel que le risque de coincement, le risque mécanique… il faut donc bien réfléchir en amont à son utilisation future et à son adéquation avec la situation de travail.

Nous serons bientôt entourés de robots !

C’est une croyance très ancrée dans l’inconscient collectif, non tous les exosquelettes ne sont pas des robots, à vrai dire, il n’y a que très peu d’exosquelettes motorisés. La plupart des exosquelettes permettent de répartir la charge et d’assister les mouvements de l’opérateur, grâce à des systèmes hydrauliques, des ressorts, des poulies… Certaines armatures sont même composées essentiellement de textile.

Avec les exosquelettes, Vous serez un couteau suisse humain

Si les exosquelettes semblent adaptés pour des ports de charges et d’autres activités physiques, ils montrent (encore) leurs limites sur le travail de précision. De plus, ils sont souvent pensés pour une seule et unique situation de travail (leur permettant ainsi d’être plus efficace, le mieux étant l’ennemi du bien).

Il n’y aura bientôt plus d’être humain au travail

L’imaginaire collectif entraine souvent une déformation de la réalité, les exosquelettes n’échappent pas à cette règle. L’avancée de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies suscitent parfois plus de peur que d’attente. Pourtant, les exosquelettes s’inscrivent dans une démarche positive de réduction des risques. Les impacts positifs d’un tel équipement (réduction des TMS, limitation des efforts physique, diminution de la charge mentale…) permettent sur long terme, de diminuer l’absentéisme en préservant la santé des travailleurs et en augmentant la qualité de vie au travail. Ils s’inscrivent donc dans une démarche bienveillante, permettant d’augmenter la productivité via l’amélioration des conditions de travail.

En conclusion

Ces croyances reflètent bien l’état d’esprit actuel sur les nouvelles technologies. Cependant, nous oublions souvent leur but premier : simplifier le quotidien des êtres humains. En ce point, les exosquelettes s’inscrivent parfaitement dans l’évolution du travail en sécurité.

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