L’AFEST, une réelle révolution pédagogique

Avancée majeure de la loi « Avenir Professionnel », l’Action de Formation en Situation de Travail (AFEST) nous invite à changer de regard sur nos pratiques pédagogiques en rapprochant la formation du travail. Elle nous emmène vers une nouvelle société de compétences et introduit la possibilité d’une montée en compétence rapide, directement sur le poste de travail ; elle facilite l’émergence de nouvelles pratiques d’apprentissage (séquences réflexives, mises en situation de travail, …).

L’AFEST place l’apprenant dans une zone de confort car il évolue dans un environnement connu : son poste de travail. La formation est un socle fondamental pour atteindre ses objectifs. Ce nouveau dispositif n’a pas vocation à se substituer aux formations plus classiques, mais offre une alternative intéressante qui bénéficie à chacune des parties prenantes de la formation.

1. Formation AFEST, zoom sur un dispositif au plus proche du terrain

Libérer les possibilités de formation en situation de travail est un objectif majeur de la réforme de l’apprentissage et de la formation. Avec la loi Avenir professionnel, c’est l’ensemble du système de la formation et de l’apprentissage qui est repensé, pour introduire notamment plus d’efficacité.

C’est une vraie première : la formation en situation de travail fait enfin son entrée dans le Code du Travail.

un mode d’apprentissage adapté

Au départ, l’idée vient d’une intuition partagée par l’Etat et les partenaires sociaux en 2015 sur le potentiel d’un mode de développement des compétences mobilisant la situation de travail comme ressource pédagogique.

Le constat est clair : le stage au format présentiel classique tel que nous le connaissons s’est imposé comme formule dominante, alors même que les salariés des petites entreprises, en particulier les moins qualifiés, n’accèdent généralement que très peu à la formation.

Or, les formations en situation de travail semblent justement représenter un mode d’apprentissage particulièrement adapté aux contraintes des TPE/PME qui, de fait, sont familières des pratiques de tutorat non formalisées et autres formations « sur le tas ».

Ainsi, après une expérimentation réussie, les pouvoirs publics ont décidé de faire évoluer la notion de formation dans la réforme de la formation professionnelle.

des séquences réflexives formalisées

L’AFEST, qui fait l’objet d’une ingénierie pédagogique réfléchie avant sa mise en œuvre, s’articule autour des situations de travail et des temps de réflexion accompagnés sur l’activité.

Loin d’être des échanges informels, ces temps sont formalisés au moyen de deux types de supports :

  • Des « supports témoins de l’activité», ou « traces de l’activité » : grâce à un carnet de bord, des enregistrements vidéo, une reconstitution orale par l’apprenant ou par un « témoin »
  • Des supports de références extérieures à l’activité, pour établir « le prescrit » : (ce qui devrait être fait). Il peut s’agir par exemple de référentiels, de fiches de postes, de normes, …

 L’apprenant ne sera pas laissé seul à cette réflexion. L’accompagnement par une tierce personne est indispensable et professionnalisé.

les 6 étapes de l’afest

Ligne d’apprentissage continu, l’AFEST offre à l’entreprise, au salarié, comme au formateur, une optimisation intéressante du parcours formation.

1.

Analyser l’activité
de travail

Les compétences à atteindre dans le cadre de l’Afest sont identifiées à partir des situations de travail dont l’activité aura été analysée au préalable. L’AFEST se base sur des connaissances environnementales et sur des connaissances  liées  au métier.

2.

PRÉPARER L’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL

Cela permet une meilleure prise de recul pour tracer l’activité.

 

3.

Désigner un tuteur

Le tuteur pourra bénéficier d’une formation en amont.

4.

élaborer des séquences réflexives

Utile pour évaluer l’activité réalisée par rapport aux références établies pour cette activité. Elles peuvent être réalisées seul, avec des pairs ou un accompagnateur, avec pour objectif d’ancrer les apprentissages.
5.

évaluer les acquis de la formation

Rendre compte des écarts entre l’attendu et le réalisé de chaque mise en situation. Cette évaluation se fait en amont et en aval, à chaud et à froid (6 mois après).

 

6.

Les preuves

Les preuves, ou traces, sont enregistrées. Elles constituent un gage de qualité.

Pour tout savoir sur l’Action de Formation En Situation de Travail (AFEST), cliquez ici

2. un bénéfice pour toutes les parties prenantes

Ligne d’apprentissage continu, l’AFEST offre à l’entreprise, au salarié, comme au formateur, une optimisation intéressante du parcours formation.

Pour l’apprenant : un accès facilité à la formation

Avec la dimension « Learning by doing », l’apprenant observe lui-même ses progrès et sa propre montée en compétences : il est véritablement acteur de sa formation et devient rapidement opérationnel avec un niveau conséquent d’engagement.

Via l’AFEST, la formation sur temps de travail devient une formation sur poste de travail, qui ne coupe pas le salarié de l’activité.

pour les entreprises : une réelle opportunité

L’Afest amène de nouveaux outils pédagogiques innovants pour les entreprises. Il y a là une vraie opportunité de développer les compétences des collaborateurs et d’améliorer, dans un même temps, leur employabilité et leur leur productivité.

Avec l’AFEST, la formation sur temps de travail n’est plus synonyme d’absence du poste de travail. De plus, le dispositif facilite l’accès à la formation pour les moins diplômés. Enfin, c’est un moyen pour l’entreprise de préserver les savoirs faire et d’assurer une bonne transmission des compétences.

pour le formateur : une vraie valorisation

Être formateur AFEST représente une valorisation non négligeable. Les salariés volontaires pour aider à apprendre enrichissent ainsi leur expertise. En transmettant leurs compétences de manière encadrée, ils obtiennent une forme de reconnaissance.

Pour plus d’informations sur le sujet lisez notre NOOUSletter sur l’AFEST.

3. quel impact pour les organismes de formation ?

C’est évident : l’AFEST bouscule les organismes de formation. Elle introduit la nécessité d’une nouvelle
ingénie­rie pédagogique
qui, au-delà de la transmission des savoirs, doit permettre un réel développement des compétences.

l’émergence de nouvelles offres

Les organismes de formation peuvent tout à fait se positionner sur ce nouveau dispositif, à condition d’être prêts à adapter leur offre.

Ils ont tout intérêt à proposer des prestations de conseil aux entreprises sur la partie ingénierie préliminaire à l’AFEST : l’appui de consultants spécialisés est intéressant pour la construction d’une démarche structurée et efficace.

En outre, l’AFEST crée une opportunité pour des offres hybrides, mixant formation présentielle, digitale et en situation de travail.

l’évolution du métier de formateur

Qui dit AFEST ne dit pas obligatoirement absence de formateur externe, et la posture-même du formateur est particulière. Selon les cas, la fonction de formateur AFEST peut être remplie par plusieurs acteurs avec des profils différents. Le formateur remplit plusieurs rôles : accompagnateur et facilitateur, il veille au bon déroulement pédagogique et organise les phases réflexives. Garant de la progression du salarié en formation, il programme des points réguliers et l’invite à aller plus loin dans la démarche.

Pour les y préparer, l’entreprise a tout intérêt à faire bénéficier ses formateurs internes d’un accompagnement préalable. 

La question du transfert de compétences, en constante remise en question, exige une évolution de l’offre et des métiers. C’est dans cette logique que s’inscrit l’AFEST, nouvelle modalité pédagogique au plus proche du poste de travail.

Le sujet de l’AFEST vous intéresse et vous souhaitez vous emparer du potentiel de la formation en situation de travail dans votre entreprise : échangeons ensemble pour trouver des synergies et dispositifs possibles.

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