Ecolo même au bureau : Quel est la place du DRH dans la transition écologique ?
A la maison vous triez vos déchets, vous vous tournez vers l’alimentation bio, vous limitez votre chauffage… ces écogestes du quotidien sont presque devenus une évidence et nous sommes tous de plus en plus convaincus de l’urgence d’agir pour préserver notre planète.

On s’en aperçoit moins facilement qu’à la maison mais au bureau, les sources de gaspillage et de consommation d’énergie sont multiples. Or, nous passons environs 200 jours par an au bureau. Il serait donc réducteur de ne restreindre la transition écologique qu’aux actions isolées et individuelles. L’écologie s’insère dans une approche systémique englobant tous les pans de la société. Les entreprises ne font pas exception. Pour changer la donne, tout est histoire de comportements et de réflexes à adopter et partager. Mais concrètement on fait quoi ?

Si certaines entreprises se sont véritablement saisit du sujet d’autres l’utilisent comme moyen pour renvoyer une image positive et attractive et ainsi valoriser leur marque employeur à moindre frais dans le cadre d’une politique RSE. Afin d’éviter ce “greenwashing”, les DRH ont un rôle de chef d’orchestre à jouer pour sensibiliser et faire monter en compétence les collaborateurs sur les enjeux et évolutions de pratiques liées à la transition écologique.

Pourquoi la transition écologique est-elle au cœur des préoccupations ? Quels sont les enjeux des DRH en matière de transition écologique ? Comment se positionnent-ils vis-à-vis de « l’écologie en entreprise » ?

1. Nouveaux enjeux des DRH en matière de transition écologique  

Les nouvelles générations : enjeux d’attraction

La transition écologique se place comme un enjeu majeur d’attractivité pour répondre aux attentes des nouvelles générations. Greta Thunberg est devenue le visage de l’activisme climatique pour les jeunes et les sujets environnementaux arrivent en tête des préoccupations des milléniaux selon une enquête réalisée en 2020 par Great Place To Work® France1.

Les jeunes talents sont à la quête d’entreprises plus éthiques et engagées. Dans un contexte de plein emploi où les entreprises peinent à trouver la perle rare, les engagements environnementaux sont des leviers de différenciation non négligeables. Cependant, la génération Z ne semble pas convaincue de la capacité des entreprises à réellement s’impliquer sur les sujets de fond en matière écologique et craignent des actions « de surface » sans réel impact. Ce scepticisme pourra peut-être être levé grâce à l’augmentation de l’implication des représentants du personnel dans la Transition Ecologique et une plus grande transparence des impacts de l’entreprise sur notre planète.

Respect des dispositions légales : les nouveaux enjeux en matière de relation collective  

La loi « Climat et résilience » pousse les entreprises à prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son activité et vient enrichir le domaine de compétences du Comité Social Economique en matière d’impact environnemental.

Dès maintenant, les consultations ponctuelles sur les nouveaux projets mis en place au sein de l’entreprise intègreront désormais une partie environnementale.

A titre d’exemple, on peut prendre le cas d’une entreprise qui déménage ses bureaux à x km du lieu actuel. Cela va entrainer une modification des conditions de travail pour les collaborateurs et ce projet constitue donc un des 11 sujets2 sur lesquels le comité doit être informé et consulté.

Exemple d’intégration d’une partie environnementale dans l’information-consultation sur les conditions d’emploi, de travail, notamment la durée du travail, et la formation professionnelle :

2. Des nouveaux défis des DRH : upskilling et reskilling des collaborateurs  

Face à ces nouveaux défis, les DRH participent à l’atteinte des engagements de l’entreprise en matière environnementale. Ils vont dans un premier temps devoir sensibiliser l’ensemble des collaborateurs, pousser à adopter des réflexes et actions éco-responsables, partager une vision commune de la transition écologique et faire évoluer les comportements. Mais leur mission ne s’arrête pas là. Ils vont devoir prendre de la hauteur et entamer une réflexion plus profonde sur l’évolution des métiers et de fait, des compétences afférentes.

En effet, réaliser une transition écologique et énergétique pousse à repenser les schémas classiques de consommation et de production, à revoir nos pratiques de travail et transforme la société. Or, cette mutation conduit d’une part à la création de nouveaux métiers et d’autre part à l’évolution directe de certaines professions. On peut prendre l’exemple des métiers bancaires qui évoluent du fait de l’émergence de nouveaux produits « verts » et impose aux collaborateurs du secteur l’acquisition de nouvelles compétences. L’enjeu est d‘anticiper l’impact sur l’emploi de la transition écologique et de prévenir la pénurie de compétences nécessaires pour l’atteinte des objectifs environnementaux.

3. Transition écologique & formation : un outil puissant pour sensibilisation des collaborateurs

La demande de responsabilisation écologique oblige les entreprises à faire évoluer leurs modèles économiques et donc adapter leurs plans de formation. Des initiatives dans ce sens ont déjà été prise dans certaines entreprises. A titre d’exemple on peut citer :

  • Pour faire comprendre facilement les enjeux climatiques une association a développé un outil « La fresque du climat » : l’objectif est de sensibiliser le public au réchauffement climatique. La sensibilisation se fait au moyen d’un jeu sérieux collaboratif où les participants co-construisent une fresque résumant les mécanismes du changement climatique tels qu’expliqués dans les rapports du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
  • Afin de combattre les clichés l’ADEME à développer l’outil TETE (Transition écologique territoires emplois) pour estimer le nombre d’emplois créés à l’échelle d’un territoire d’ici à 2050. Ils ont aussi comme projet de mettre à disposition sur une « plateforme interne » des outils et des précisions de langage sur ces emplois de la transition, afin de lutter contre le « greenwashing » ou de « jobwashing ».

La transition écologique est l’affaire de tous et implique l’adaptation de nos modes de consommation, de production et de travail. Ces mutations dans nos modes de vie ont des impacts directs sur les activités économiques et sur l’ensemble des métiers associés. Il y a un gros enjeu de prise de conscience et le besoin d’une culture commune liée à la transition écologique. Il ne s’agit pas nécessairement de créer de nouvelles formations ou de nouveaux métiers, mais de compléter les compétences métiers existants pour intégrer la dimension écologique et de développement durable.

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Laurie Revellat

Laurie Revellat

Consultante RH

« Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal c’est le courage de continuer qui compte » W.Churchill

Je suis convaincue que force et souplesse vont de pair et quel que soit le message à communiquer, j’appréhende le changement comme une opportunité.

 

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